Mirao, la compteuse d'or

Il y a 18 ans de cela, NOM DE MES PARENTS QUE J'AI BÊTEMENT OUBLIÉS ont mis au monde des jumeaux, mon frère Aldor et moi, Mirao, dans la cité de Dorgon. Mes parents étaient des braves gens, vivant du mieux qu'ils pouvaient et somme toute, nous étions une famille heureuse. Mon frère et moi avons pu aller à l'école suffisamment longtemps pour apprendre à lire, écrire et compter. C'est surtout cette dernière chose que j'ai appréciée et qui m'a le plus intéressée: toute jeune, j'ai appris la puissance des chiffres et surtout de ce qu'ils signifient. Que ce soit pour la nourriture, l'argent ou les armes, c'est leur nombre qui déterminera leur importance. Mes parents n'étant pas très riches, j'ai donc vite appris à reconnaître un bon prix quand j'en voyais un et comment dénicher une bonne affaire. Ce don, je l'ai perfectionné au fil des ans et m'a été très utile quand mes parents sont morts. Après cet événement, Aldor et moi avons été laissés à nous même, sans la moindre ressource et des tas de questions et personne pour y répondre, les autorités de Dorgon ne daignant nous accorder des explications. Il nous restait bien la sœur de ma mère, mais c'était une inconnue pour nous et nous ignorons même où elle vivait...

Alors, à 14 ans, nous avons du prendre les choses en main. Aldor est devenu apprenti et moi je me suis mise à travailler comme cuisinière, serveuse, barmaid et femme à tout faire dans différents établissements. Un jour que je travaillais dans l'un d'eux, j'ai été envoyée chercher différents ingrédients à l'extérieur de la ville et j'ai rencontré un jeune homme, Karlys. Il était le futur héritier des Ù-Eraogks, une caravane marchande voyageant de ville en ville, mais je ne l'appris que bien plus tard. Il commerçait à bord de la caravane où j'étais en train de faire mes achats. Il avait été très gentil avec moi, m'aidant à transporter les lourds sacs que je portais jusqu'aux portes de la ville où il n'étais pas admis. Je revins quelques jours plus tard et cette fois-ci, je m'attardais pour pouvoir mieux connaître cet étranger qui me trottai la tête. Je finis par revenir presque tous les jours pendant plus d'un mois et en tombai amoureuse.

J'appris avec peine que la caravane des Ù-Eraogks se préparait à partir, quand Karlys me proposa de partir avec eux et de devenir son épouse. J'allais accepter, avec joie d'ailleurs, mais j'y posais une condition: Aldor devait venir avec nous. Je savais qu'il serait enchanté de quitter cette ville trop pleine de secrets, de murmures, de complots où nous avions déjà beaucoup souffert. Nous avions déjà résolus de quitter un jour Dorgon et cette opportunité s'ouvrait enfin à nous. Je suis donc allée le chercher chez son maître, avons pris nos précieuses économies et avons rejoint et été adoptés par les Ù-Eraogks il y a maintenant de cela deux ans.

Je suis aujourd'hui la gardienne des cordons de la bourse et j'en suis ravie. J'ai découvert de nombreux pays, développé de nouveaux talents, ait trouvé une nouvelle famille et suis impatiente d'avoir la mienne. Nous nous sommes posés à Bélénos pour l'été et je compte travailler beaucoup pour remplir encore un peu plus notre coffre.